Ouidah : L’ONG Gaifedid en campagne pour la promotion de la justice du genre et la lutte contre les violences physiques à l’endroit des filles et des femmes

Dans un contexte où les violences faites aux femmes demeurent un enjeu majeur de la société, le groupe d’appui aux initiatives féminines pour un développement intégré durable (GAIFEDID Ong) a lancé ce jeudi 27 février 2025, un ambitieux projet visant à lutter contre les violences physiques et à promouvoir la justice de genre pour les filles et les femmes de la ville de Ouidah. La cérémonie de lancement de ce projet financé par le Fonds Africain de Développement de la femme ( AWDF) a réuni un riche parterre d’autorités politico-administratives, de leaders religieux et responsables traditionnels. Il vise essentiellement à sensibiliser la communauté, apporter un soutien aux victimes et de renforcer les capacités des acteurs locaux.

 En matière de violences basées sur le genre, le département de l’atlantique vient en deuxième position avec un taux de prévalence de 39, 9 % selon le rapport EDS  2017 – 2018. Dans la commune de Ouidah, sur les 29 conseillers communaux, il y a seulement 3 femmes, et une seule femme sur les 77 élus locaux. Ces statistiques renseignent sur la préoccupation majeure des inégalités de genre dans la commune de Ouidah.

A travers ce projet intitulé ‘’ lutte contre les violences physiques et promotion de la justice de genre pour les femmes et filles de Ouidah ‘’ l’Ong GAIFEDID appelle à une unité d’actions pour éradiquer le mal.   

‘‘ Dans la commune de Ouidah, malgré les mesures de gratuité de l’éducation des filles, le décrochage scolaire et toujours d’actualité à cause du mariage précoce, des grossesses non désirées et surtout à cause des poids des taches ménagères… Quand on parle de la justice de genre, c‘est que les femmes et les filles puissent jouir pleinement de leur droit et vivre sans peur, sans crainte et sans discrimination en bénéficiant des mêmes opportunités que les hommes. C’est pour corriger ces inégalités que ce plaidoyer est initié à l’endroit de tous les acteurs de la commune pour leur implication, détermination et engagement pour la justice de genre ’’ a déclaré Mme Pauline HOUDAGBA, la Directrice exécutive de l’ONG GAIFEDID, lors de son discours d’ouverture.

Pour lancer ce plaidoyer, l’Ong a réussi à mobiliser dans la salle de conférence la maison de culture de Ouidah, les différentes parties prenantes à cette lutte. Leaders religieux, officiers de police judiciaire, autorité communale et locale, nulle n’a manqué à cet appel pour une unité d’action. La deuxième adjointe au maire de la commune de Ouidah,   Mme Sabine Fourn, salue cette initiative essentielle de l’Ong Gaifedid car ce ‘’combat ce combat ne peut être mené que collectivement avec une forte mobilisation forte des autorités administratives, des leaders religieux  et de chaque citoyens.’’ A-telle martelé avant de souligner que ce projet est une opportunité pour renforcer engagement des différents acteurs à mettre en place une action concrète pour la protection et l’épanouissement des femmes et filles de Ouidah.

Leaders religieux, autorités judiciaires et locales s’engagent !

« On ne saurait parler de lutte contre les VBG sans associer le ministère de la justice, bras armé de cette lutte. Je remercie la directrice exécutive qui a su mobiliser les acteurs religieux et traditionnels. Car en dehors des textes, la sensibilisation passe par ces leaders dont la voix porte ‘’, c’est la substance de l’intervention de Me Rose Amoussou Tossou, 2èeme substitut du procureur de la République près le tribunal de Ouidah. Invitée à cette tribune, elle réitère l’engagement des autorités judiciaires à accompagner l’Ong Gaifedid dans cette mission de sensibilisation et de formation pour la protection des droits des femmes et des filles, la lutte contre les violences basées sur le genre et la promotion de l’égalité.  

Ce projet vise à créer un environnement où les femmes se sentent en sécurité et soutenues. Le souverain pontife Daagbo Hounon Houna 2, présent à la tribune officielle n’a pas manqué de mots pour saluer cette action de l’Ong Gaifedid qui s’inscrit dans le cadre des résolutions de la conférence des chefs traditionnels sur la masculinité positive tenue le 22 octobre 2023.

« La présente rencontre se révèle comme un appel à la conscience des uns et des autres, sans police ni armée, à un changement de mentalité, pour un reformatage de la mémoire, une modération de langage, une clarté et une objectivité de vision et une responsabilité dans le comportement, pour bâtir une société viable, décente où le vivre ensemble conduira à un développement intégral et durable » a laissé entendre Dada Daagbo Hounon Houna 2, qui a pris l’engagement au nom de la plateforme des confessions religieuses et traditionnelles  à promouvoir la justice du genre.

Dans un contexte où ces défis demeurent une réalité préoccupante, il est impératif de renforcer les actions de sensibilisation, de prévention et d’accompagnement en faveur des victimes. Consciente que la violence constitue un frein au développement du Bénin et surtout de la commune de Ouidah, la représentante du préfet de l’Atlantique à cette tribune Mme Lucresse Akoto croit fermement que l’éducation et la sensibilisation sont des outils puissants pour changer les mentalités et réduire les violences à l’égard des femmes. Au nom du préfet Jean Claude Codjia, elle s’associe à cette initiative pour réaffirmer l’engagement de l’autorité à œuvrer ensemble pour éradiquer les violences et promouvoir la justice de genre.

La cérémonie de ce plaidoyer a pris fin par une belle séance de prise d’engagement individuel et collectif. Les participants en leur rang et grade ont signé le cahier d’engagement. Un engagement porté désormais par l’arbre de l’engagement.

Des actions à fort impact prévues

Pour la mise œuvre de ce projet, une série d’activités a été pensée par l’Ong Gaifedid sur le terrain. Dans les prochains jours, l’équipe de l’Ong sera sur le terrain pour des sections de sensibilisation et de formation sur la thématique. Des groupes de parole seront également mis en place pour permettre aux femmes de partager leurs expériences et de trouver du soutien auprès de leurs pairs. En parallèle, l’ONG Gaifedid prévoit de collaborer avec des institutions judiciaires pour garantir que les cas de violence soient traités avec sérieux et diligence. « La justice doit être accessible à toutes les femmes, et nous travaillerons sans relâche pour que les victimes puissent obtenir réparation », a précisé la Directrice Exécutive Pauline  HOUDAGBA .