Bénin / trafic de drogue : Les preuves de l’innocence présumée du PDG Séraphin YETO

juin 30, 2021 0 Par Lorys HOUNON

Au Bénin, on en sait désormais un peu plus sur la rocambolesque affaire de trafic de drogue qui défraye la chronique depuis peu et attise les passions. Plusieurs éléments des dossiers révélés par le journal ‘’Le Béninois Libéré’’, dans sa parution de ce 30 juin, montrent à suffisance que le PDG de la Société SONIMEX est  loin d’être le ‘’Pablo Escobar béninois’’ tant  ventilé dans  l’opinion. Son innocence serait  plus qu’évidente dans ce dossier et cette vague de condamnation par dame rumeur laisse entrevoir un acharnement gratuit contre un honnête citoyen.  Et pour preuve…

La société SONIMEX SA, spécialisée dans la vente de matériaux de construction et denrées alimentaires de premières nécessités  est un partenaire d’affaire de la société GOODNEX  SAS depuis plus de 6 ans. GOODNEX  SAS vend  du riz d’origine thaïlandaise et Indienne, et du sucre du Brésil et du  Maroc principalement. Cette donc entre autres,  auprès de cette société, que la Soniex s’approvisionne.  Mais GOODNEX  SAS elle aussiachète aussi ses produits auprès d’autres fournisseurs, comme la société Sucden Middle East qui  lui a vendu, le 3 mars 2021,  120 containers de 27 tonnes de sucre pour plusieurs destinations :  Port de Tema,  port de Lomé et port de Cotonou. La société Goodness SAS a achèté le  sucre en grande quantité à destination de ces 3 ports sans savoir à l’avance, le jour de l’achat puisque  la destination finale dépendant de la situation des marchés locaux. Mieux, le sucre a été acheté par la société Goodness SAS à la société Sucden Middle East en coût, assurance et fret. Cela suppose en commerce international, que le fournisseur Sucden Middle East est en charge de l’achat des sucres au Brésil, de l’empotage des containers, de leur chargement sur un navire et de l’assurance transport.  Ce qui a été fait.

Le circuit de transport des containers du Brésil jusqu’à Cotonou

Après l’achat des 120 containers le 3 mars 2021 , il y a eu une répartition de ces containers en fonction de leur destination suite aux instructions de répartition données  par la société Goodness SAS, le 5 mars 2021.  De cette opération, 20 containers ont atterri sur le port de Tema, 40 containers sur Lomé et 60 containers au port de  Cotonou.  La marchandise à destination du Bénin  a été chargée à bord du navire MSC Kim le 12 avril 2021, par la société brésilienne Usina Bazan SA,  fournisseur de la société Sucden Middle East.  En témoigne le certificat du connaissement N° MEDUST599660 daté du 19 avril 2021 pour les 20 containers incriminés.  L’opération d’empotage des containers a été surveillée par  la  société SGS Do Brazil, société de surveillance indépendante. Le tracking de containers établi par le navire  MSC Kim  renseigne sur  leur transbordement au port de Las Palmas entre le 2 et le 4 mai 2021 et leur arrivée et déchargement au port de Cotonou le 13 mai 2021.

De l’innocence  présumée du PDG de la SONIMEX  SA

Dans cette affaire de trafic de drogue, la société Sonimex est entrée en scène seulement à 2 jours avant l’arrivée des containers au Port de Cotonou.  En effet, les 60 containers dont les 20 litigieux, ont été vendus à la société Sonimex SA le 11 mai 2021. C’est le 12 mai que Goodness a émis la facture de la transaction à Sonimex. Cette dernière l’a réglée par transfert bancaire le 20 mai 2021. Cela étant fait, la marchandise est relâchée avec une confirmation notifiée par mail daté du 26 mai 2021 de la société Sucden à Goodness confirmant cette relâche des marchandises.

Dans la chronologie des événements, on se rend à l’évidence que ni la société GOODNEX SA, ni la SONIMEX n’ont participé au chargement des marchandises et  SONIMEX pouvait ne pas être le client final de cette transaction. La répartition des marchandises à bord du navire a été assurée par la compagnie maritime MSC. Donc les  containers  litigieux pouvaient se retrouver au port de Lomé ou au port de Tema.  Il faut aussi noter que le produit prohibé a été découvert par les autorités béninoises depuis le 18 mai, bien avant la conclusion de la vente à la Société Sonimex, qui a payé le 20 Mai 2021.

Au regard des différents éléments de ce récit des faits, tout porte à croire que les responsables de la SONIMEX SA n’ont aucune connaissance du contenu exacte de ces containers, à part ce que leur a déclaré le fournisseur  français GOODNEX SA.  C’est donc à lui et à son autre fournisseur brésilien Sucden Middle East  de donner les éléments de réponse sur l’origine de la drogue découverte. La responsabilité de l’acheteur SONIMEX  ne devrait pas être engagée dans cette affaire …

A Cotonou, tous les regards sont tournés vers la date du 15 juillet où le dossier sera jugé.